Poésie: par le voyant Lisa Conti.

LES AMOURS HUMAINES…

« CARNET D’ADRESSES »

On remplit les cartons pour la énième fois!
Pas moyen de garder nos pieds dans les chaussons.
C’est aussi l’occasion de faire le ménage,
Dépoussiérer les livres, en vidant les rayons.
Combien de fois avons nous fait et défait les valises?
Toi, en riant, heureuse de changer de rythme d’atmosphère.
Moi, regrettant toujours un peu plus la dernière!
Tu romps facilement avec les habitudes
La vie, pour toi, c’est bien le mouvement!
Installer tes pénates te paraît ridicule
Tu crois ne pas vieillir par la fuite en avant?
Car n’est ce pas, il est là le problème,
A tout prix refuser l’emprise du temps,
Tu veux être, sans cesse l’enfant de tes mirages,
Tu crois le retenir? Par tous ces changements!!
Tiens, un carnet d’adresses…..
Mon Dieu! A quand remonte ce témoin gênant?
Te voilà contrariée, 1967…
Que sont donc devenus tous ces amis charmants?
Tu les balaies, avec le téléphone.
Combien de numéros avons nous retenus!
Où sont ils aujourd’hui,Sylvie, Paul et les autres….
Je tiens à le savoir, à les joindre maintenant.
Ah! Je t’en prie!!!!
J’ai toujours accepté tes caprices, ma chère,
J’ai trahi mes pensées, afin de te garder
Tu mériterais bien quelques coups de garcette!
Cette fois, je refuse tout net
A toi de plier…..
Moi, je suis bien ici.
Sophie et Max sur la terrasse, regardent les valises,
Tristes et malheureux.
Non, non, je ne partirai pas, je tiens à te le dire,
« Cest ici, que s’achève notre voyage à deux »
Dans ce lieu idyllique, béni de tous les Dieux
Les arbres, les oiseaux y chantent de concert,
Au soleil les chats ronronnent et se pourlèchent
La cloche dans le lointain, invite à méditer.
Le bleu du ciel, est bleu!
L’océan vert est vert!
L’ombre des pins protège, les roses et les oeillets,
L’air est doux et léger, je suis heureuse de vivre,
Heureuse de vieillir…
Va, va, comme à l’accoutumée, voguer de port en port.
Ici je jette l’ancre.
Demain Sylvie arrive, et, je dois tout ranger……

Auteur LISA CONTI